Armand Colin, Annales. Histoire, Sciences sociales, 6(52), p. 1247-1261, 1997
DOI: 10.3406/ahess.1997.279630
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Dans la première décennie du 6e siècle, Jacob de Sarug, dans un de ses memre, de ses sermons poétiques, a décrit la façon dont le paroissien moyen écoutait un sermon:Quand le prédicateur parle sur le thème de la perfection, ça le laisse indifférent ; quand il raconte des histoires sur ceux qui ont excellé par leur zèle pour la justice, notre paroissien perd sa concentration, il est dans la lune ; si un sermon commence sur le sujet de la continence, il s'assoupit ; s'il continue en parlant de la sainteté, le voilà endormi. Mais si le prédicateur parle de la rémission des péchés, c'est alors que votre chrétien moyen se redresse. Ça, c'est parler de sa propre condition. Il se reconnaît. Son cœur se réjouit ; il ouvre la bouche ; il gesticule ; il prodigue des louanges sur le sermon : parce que le prédicateur traite, à ce moment, un thème qui lui tient à cœur.